Question posée lors du Conseil Municipal de juin 2023
Monsieur le Maire,
Le journal ActuHauts-de-Seine du 2 février 2023 (Dorine Goth) annonçait une transformation, réhabilitation avec une métamorphose de l’immeuble de France 5.
En fait, il a été purement et simplement démoli, la reconstruction du nouvel immeuble Spotify de 4000 m2 de bureaux étant en cours.
A titre d’exemple, le Parisien du 11 mai faisait état du probable désastre écologique qu’occasionnerait la démolition de la tour de l’INSEE. Une étude sérieuse évaluait que 53 777 tonnes de CO2 seraient émises lors de la démolition-reconstruction, générant ainsi autant de carbone que le chantier de réhabilitation envisagé plus 80ans d’exploitation… .
Nous savons que les normes sont surveillées sur le chantier de Spotify… . Aussi, pourriez-vous nous indiquer quelle émission en tonnes équivalent carbone a été mesurée ou évaluée lors de la démolition de l’immeuble de France 5 ? A combien d’années d’exploitation de ce nouvel immeuble correspondra cette démolition ?
Pourquoi l’immeuble n’a-t-il pas été réhabilité comme annoncé dans la presse ?
Question posée par André Tanti
Réponse de Philippe Knnussmann, maire-adjoint en charge de l’urbanisme, entrecoupée par Le Maire
M. le Maire.- Monsieur KNUSMANN, pouvez-vous rassurer M. TANTI ? »
M. KNUSMANN.- « La presse ne brille pas toujours par sa justesse, puisque d’autres articles… »
M. le Maire.- « Vous parlez de M. TANTI, là ? Allons. »
M. KNUSMANN.- « Non, je parle de la presse ; je n’oserais pas…
La presse ne brille pas toujours par sa justesse, puisque d’autres articles de presse plus détaillés et précis, tels que celui paru dans « Les Echos » – c’est quand même un journal de référence – le 31 janvier 2023, indiquait bien, quant à lui, une démolition reconstruction.
La restructuration de l’immeuble a été écartée très en amont du projet, pour des raisons d’absence de capacité fonctionnelle du bâtiment, conçu, je le rappelle, pour un usage exclusif de métiers de l’audiovisuel et sans capacité d’adaptation à moyen et long terme.
Un permis de démolir a été délivré le 28 janvier 2022 et un permis de construire, ensuite accordé en mars 2022, pour la création d’un immeuble de bureaux à R+6 avec deux niveaux de sous-sol.
Ce projet, appelé « Spotlight » et non « Spotify », a fait l’objet, comme nous en avons l’habitude, d’une première réunion publique de présentation du projet aux riverains, le 17 février 2022, puis d’une seconde réunion, le 15 mai 2023, pour présenter cette fois l’organisation du chantier.
Les travaux de démolition ont débuté le 25 octobre 2022. Afin de limiter l’empreinte carbone des déchets de déconstruction, la partie en infrastructure a été conservée et sera réutilisée dans le cadre de la réalisation du nouvel immeuble. Le maintien de cette coque en sous-sol permet de limiter certaines nuisances issues du terrassement.
En outre, plusieurs labels et certifications environnementales ont été obtenus en phase conception et seront obtenus en phase chantier, notamment le label E+C-, label d’État « Bâtiments à Énergie Positive et Réduction Carbone », qui évalue les bilans énergie et de carbone d’un bâtiment.
Le niveau E1 C1 a également été obtenu, combinant deux indicateurs :
– E pour Énergie : le niveau Énergie est basé sur l’indicateur bilan BEPOS ;
– C pour Carbone : le niveau Carbone est mesuré par les émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment et sur les produits de construction utilisés.
Le résultat de Spotlight est de 1 300 kg eq.CO2/m², soit un niveau inférieur au seuil n°1 du label E+C-, fixé quant à lui à 1 550 kg CO2/m².
De plus, les planchers, très consommateurs de carbone à l’état neuf, seront issus de la filiale de réemploi des matériaux.
Chaque année, l’exercice du budget climat permet de comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre territoriales. Afin d’affiner les données du secteur « déchets de chantier » du budget climat, en lien avec ma collègue Tiphaine BONNIER, nous avons envoyé un courrier aux différents constructeurs, de manière à obtenir des données précises sur les tonnages de déchets de chantier, ainsi que sur les bilans carbone des travaux. Cette initiative, qui sera systématisée chaque année, nous permettra de gagner en visibilité sur les émissions réelles dues aux chantiers de notre territoire. »
M. le Maire.- « Merci.
Et flop pour M. TANTI ! On était parti gaiement, je suppose, avec l’inspiration complémentaire de Mme VESSIÈRE, et tout était en règle. Merci à vous de rentrer chez vous honteusement. »
Mme VESSIÈRE.- « Mais Monsieur, on vous a demandé un nombre que l’on n’a pas obtenu, malgré tout. »
M. le Maire.- « Madame, on ne vous demande rien, vous n’avez pas posé la question !