Beaucoup nous disent que notre ville est propice au travail, aux échanges et à l’éducation de leurs enfants. En apparence satisfaisante, cette affirmation cache pourtant mal le regret de trop d’Isséens de ne pas pouvoir y faire souche, ni de s’y enraciner. Cet enracinement que Simone Weil décrivait comme « le besoin le plus important et le plus méconnu de l’âme humaine ».
Le prix de l’immobilier comme obstacle à l’enracinement
A celà, plusieurs causes. Le prix de l’immobilier, bien sûr, n’aide pas une majorité d’Isséens à faire des projets d’avenir de façon sereine. D’où une fuite des familles analogue à celle qui touche déjà certains quartiers de Paris. En outre, la mise en place d’une commune à 2 vitesses n’est pas pour rassurer. VIVRE ISSY PLEINEMENT regrette cette polarisation accélérée autour d’un projet Coeur de Ville qui capte l’essentiel des attentions, et donc des investissements. Ceci au détriment des quartiers périphériques, comme le nouveau quartier de la ZAC Léon Blum ou le quartier de la Ferme, avec l’esplanade Raoul Follereau où la politique de Gribouille de l’équipe municipale sortante inquiète les habitants.
L’incohérence des style architecturaux
Autre cause probable: celle de l’absence pour notre commune d’une identité visuelle apaisante pour tous. Notre ville s’est en effet recouverte de constructions incohérentes, mais pire encore, vilaines. L’immobilier résidentiel prospère aujourd’hui sur des matériaux pauvres, certes pas chers et colorés, qui ont remplacé ces matières nobles, durables, aux allures stylisées qui ornaient nos résidences et donc, notre quotidien. Ailleurs, l’immobilier d’entreprise s’est vu imposer ce style architectural international qui, sans âme ni racine, vise uniquement à glorifier son propriétaire grâce à un gigantisme déshumanisant. Issy a renoncé à ces traditions urbaines pourtant bien vivantes et dans lesquelles nos concitoyens savent se reconnaître: la maison en meulière, le style haussmannien, dont subsistent çà et là à Issy de trop rares exemples à préserver. Au moment précis où les Anglais commencent à percevoir les effets dépressifs de cette architecture sur leur vie quotidienne, au point de remettre en cause l’uglyfication de leurs espaces urbains. De « ugly »: laid, moche en anglais…
L’esthétiquement disparate allié à l’architecturalement vilain s’est d’autant plus emparé de nos rues que l’urbanisme est devenu la chose du Maire et de ses obligés. Des architectes prestigieux, donc hors de prix, nous survendent des projets pharaoniques, sans rapport avec nos besoins, et qui, tôt ou tard, seront démodés. Appelant alors leur déconstruction, pour être remplacés par l’effet de mode du moment. Et ainsi de suite… Retrouvons d’urgence une architecture sobre, faite de matériaux robustes, disponibles à proximité. Cette architecture indémodable, à visage humain et à hauteur de budget, s’appuie, elle aussi, sur des circuits courts. Elle respecte nos traditions urbaines du Bassin parisien, toitures de zinc, façades en meulière, balcons ouvragés, corniches, …Appliquons-la aux immeubles de bureaux. Appliquons-la au logement social lequel, lui sans doute plus que tout autre, doit rapidement rompre avec le moche. Pourquoi les plus pauvres d’entre nous n’auraient pas aussi droit à davantage de beauté dans leur habitat ? De surcroît, cette architecture revitalisera un tissu artisanal de métiers d’art qui ne demandent qu’à renaître, exclus qu’ils ont été par toutes ces décennies de préférence pour le laid.
Miser sur le local dans la construction et la rénovation des bâtiments
La rénovation urbaine, la réhabilitation doivent être privilégiées, avant toute construction nouvelle. Avec VIVRE ISSY PLEINEMENT, nos Conseils de Quartiers, qui refont bizarrement surface en cette période électorale, seront associés, non seulement à la sélection d’architectures agréables à l’oeil, de projets beaux, appropriables par tous, mais aussi au choix des matériaux, des couleurs, des styles, des éléments du mobilier urbain (lampadaires, bancs publics, abribus, squares, grilles d’arbres…). A autant d’éléments constitutifs de cet urbanisme de l’enracinement au sein duquel les Isséens retrouveront cette sérénité dont les incertitudes d’un économisme de court terme les ont privés.
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