Issy-les-Moulineaux
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Un an après, quel bilan ? L’interview d’André Tanti

Pour marquer la première année de cette nouvelle mandature à votre service, nous vous proposons une série exclusive d’entretiens avec vos élus Vivre Issy Pleinement. Pour démarrer, place à André Tanti qui vous partage son état d’esprit en cette date anniversaire.

Il y a un an, vous faisiez votre entrée au conseil municipal sous cette nouvelle mandature. Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?

La candidature de la Liste Vivre Issy Pleinement a été une gageure. Aujourd’hui, je pense qu’elle était totalement indispensable. La majorité municipale, faite de bric et de broc, patine sans cap véritable et l’opposition de gauche est inexistante que ce soit dans les réunions municipales, où elle est absente ou muette la plupart du temps, ou que ce soit dans ses actions.

Donc, pour ma part, je suis avec la volonté de l’aiguillon, tout en étant, en permanence, avec la volonté d’être « force de propositions ».

Quel regard portez-vous sur la ville un an après ces élections ?

Malheureusement, ce que nous avions dénoncé le plus pendant la campagne électorale, c’est-à-dire la bétonisation à outrance, s’est amplifiée !

Quels combats ou actions avez-vous portés tout au long de cette année ?

Dans mon domaine de prédilection, les finances, j’ai été la voix du groupe Vivre Issy Pleinement à l’occasion du « Débat d’orientation budgétaire » lors de la séance du Conseil municipal de décembre et du vote du budget pour 2021 lors de la séance de février. A chacune de ces occasions, nous avons dénoncé un programme d’investissements, pour la mandature, très cher, mal ficelé et qui n’est pas financé.

J’ai aussi accompagné les actions de notre Groupe pour dénoncer l’absence d’actions concrètes pour prendre en compte une situation de la sécurité qui se dégrade de jour en jour ; de même, pour notre combat contre la bétonisation à outrance et la recherche permanente d’un meilleur cadre de vie pour nos concitoyens Isséens.

Y a-t-il eu dans la gestion de la ville par la majorité municipale, des évolutions liées aux propositions de l’opposition ?

Pour cela, il faudrait que la majorité municipale écoute, de temps en temps, son opposition ! Pour notre part, nous évitons l’opposition pour l’opposition. Nous sommes en permanence force de propositions. Malheureusement, la majorité s’enferme dans ses convictions qu’elle a oublié d’actualiser, d’une part, ou elle reprend des actions de la « modernité » (environnement, circulations douces, économies d’énergie…) sans bien les adapter au cadre de notre Ville, d’autre part.

On a assisté récemment à des problèmes de délinquance importants, que ce soit des rixes entre bandes de jeunes, des cambriolages ou même des agressions physiques. Comment jugez-vous la réponse apportée par la municipalité ?

Nulle ! Il y a quarante ans, au début de sa longue carrière de Maire, André Santini avait déterminé un plan d’actions totalement adapté aux années 1980 et que j’ai soutenu à l’époque et pendant plusieurs décennies. Mais, aujourd’hui, répondre à la violence comme elle s’exprime, pas très loin d’actes de guerre, uniquement par la voie de la prévention est irresponsable. Par ailleurs, n’attendre de réponses que de l’Etat au travers des actions de la Police nationale relève de l’inconscience.

Quelles sont vos préconisations pour tenter d’endiguer le problème ?

Pendant la campagne électorale, nous avions mis dans notre programme, dans les premières actions à mettre en œuvre, la réalisation d’un audit de sécurité. Depuis, il apparait de plus en plus nécessaire.

La mise en place d’une Police municipale, incitée par de nombreux élus et le Premier ministre lui-même, ou le déploiement de la vidéo surveillance mériteraient au moins des études approfondies associant tous les élus sans exception.

Malheureusement, la situation continue de se dégrader et nous n’avons droit qu’à de la communication qui se veut rassurante sur le thème : « Ne vous inquiétez pas, la situation est sous contrôle », alors qu’il n’en est rien !

Sur le sujet de l’urbanisme, il y a une fronde de plus en plus importante des citoyens dans de nombreuses villes d’île de France et plus particulièrement de petite couronne. Certains collectifs se constituent à Issy mais la ville ne semble décidément pas prête à les entendre. Comment l’expliquez-vous ?

Il y a près de 30 ans, l’Etat a souhaité, pour le développement de l’Île-de-France, une « densification » de la Petite couronne. Depuis 40 ans, Issy-les-Moulineaux fait partie des meilleurs élèves. Rappelons que, sur cette période, la population est passées de 46 000 habitants à 70 000 et que les emplois sont passés de moins de 20 000 à plus de 80 000. Cela s’est fait par la reprise des friches industrielles et de grandes infrastructures obsolètes (de l’ordre de la moitié de la superficie de la Ville était, à la fin des années 1960, couverte par des usines, une gare de triage de la SNCF, l’hôpital Corentin Celton et le Fort d’Issy) et d’importantes constructions de bureaux et de logements. Néanmoins, aujourd’hui, la Ville est devenue un immense chantier entre Cœur de ville, le quartier Léon Blum ou la Cité des sports en particulier.

Je vois que nos concitoyens en ont marre et ils ont raison ! En plus, j’ai l’impression que nous sommes passés à un urbanisme plus agressif que ce soit en hauteur ou que ce soit par la proximité des voies de circulation. Le meilleur, je devrais dire le pire, exemple est Cœur de ville.

Pensez vous que l’on puisse concilier bien-être en ville et toujours plus de densification ?

On a réussi cette conciliation pendant longtemps sur notre Ville en réalisant de belles constructions à la place de vielles usines désaffectées en donnant de l’air avec des ensembles à taille humaine et aérés.

Aujourd’hui, une folie s’est emparée des promoteurs, probablement liée à la hausse vertigineuse des prix et de la volonté de toujours faire « plus de fric ». Malheureusement, la majorité municipale se fait emporter par cette vague de la démesure.

En outre, plus aucun petit lopin de terre ne doit rester vierge et des espaces de respiration disparaissent de jour en jour.

Enfin, il y a les démolitions / reconstructions avec une densification fortement accrue. Ceci n’est pas admissible !

Quel modèle alternatif proposer ?

Comme je l’ai indiqué pour la sécurité, il faut se poser et réfléchir.

Je souhaite qu’un vrai débat ait lieu sur l’avenir des constructions sur notre Ville et sur son aménagement en général, à la suite d’une vraie enquête auprès de la population. Si je parle de vraie consultation et de vrai débat, c’est que je considère que « Les consultations citoyennes » n’ont rien eu de transparent et de démocratique. La majorité municipale a conçu quelques questions fermées destinées à faire valider sa politique sans poser les vraies questions et avec un système de réponses qui ne permettaient pas de marquer de vraies oppositions.

Donc, ayons le courage de véritablement ouvrir le débat en mettant toutes les cartes sur la table et arrêtons d’être à la remorque des intérêts financiers au détriment des citoyens de notre Ville.

Les finances de la ville sont réputées pour être saines, et les taux d’impositions demeurent très bas. Pourquoi avoir fait des finances un enjeu majeur de votre programme ?

Commençons par apprécier les taux d’imposition. Effectivement, lorsque nous regardons les taux, ils sont moins élevés que dans la très grande majorité des communes françaises. Mais ceux-ci s’appliquent sur des bases de plus en plus élevées. Je souhaiterais que l’on compare combien paye de taxe foncière un foyer isséen pour 70 ou 80 m² et combien paye, pour un même logement en superficie et en catégorie, un foyer brestois, lillois, orléanais, toulousain, ou autres. La comparaison serait certainement intéressante et probablement pas en faveur de notre Ville.

Ensuite, nous avons tiré la sonnette d’alarme pendant la campagne électorale sur le fait qu’à la fin des années 2000, la Ville a remboursé quasiment toute sa dette et a commencé à constituer une « cagnotte » qui a atteint son apogée il y a deux ou trois ans. Avec les échéances à venir de la construction de la Cité des sports, dont je rappelle, avant que l’on commence à enregistrer de nouveaux surcoûts, il y en a déjà pour près de 10 millions d’euros déjà enregistrés (60 M€ de projet initial et près de 70 M€ de coût affiché aujourd’hui dont 63,73 M€ financés exclusivement par la Ville), cette « cagnotte » aura disparu.

Enfin, au cours du débat d’orientation budgétaire pour 2021, la majorité municipale nous a révélé un programme d’investissements pour la mandature dont le montant va bien au-delà des capacités d’autofinancement de la Ville.

Dans ces conditions, vous comprendrez nos inquiétudes. Si les taux d’imposition ont été maintenus pour 2021 compte tenu de la crise sanitaire, va-t-on augmenter la dette ou les impôts pour permettre le financement de ce programme. Aucune réponse ne nous a été apportée…

Sur le sujet de la démocratie locale, les instances ont été renouvelées cette année (CESEL et conseils de quartiers). Êtes vous parvenus à vous y implanter ?

Sur le CESEL, non ! Tout a été verrouillé par le Maire et les adjoints concernés. On a été jusqu’à réduire le nombre de conseillers d’un quart pour éviter de nommer des gens non affidés et sûrs.

Sur les conseils de quartiers, les candidatures sont individuelles et il n’y a pas d’affichage de préférence politique. Certains candidats étaient connus pour leur allégeance à la majorité municipale. Il est heureux de constater que tous n’ont pas été élus. En revanche, plusieurs de nos colistiers étaient candidats. Nous sommes heureux que deux d’entre eux ont été élus.

Si vous deviez retenir une chose de cette première année de mandature, laquelle serait-ce ?

Pour la première fois, un tribunal, le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise, a prononcé une condamnation définitive (il a préféré ne pas déférer la décision devant le Conseil d’Etat) d’André Santini pour avoir, illégalement, utilisé des moyens de la Ville pour sa campagne pour conserver son mandat de Maire et avoir dépassé le plafond de dépenses électorales autorisé par la loi.

Un message particulier à adresser aux Isséens ?

Faites confiance aux élus du groupe Vivre Issy Pleinement pour demeurer vigilants et avoir, quelles que soient les invectives dont ils sont les victimes de la part de la majorité municipale, la capacité de porter une parole réfléchie et cohérente vis-à-vis des dérives de la majorité municipale.

N’hésitez surtout pas à nous alimenter en informations et en suggestions.

Enfin, pour mieux nous connaître, adhérez à l’organisation partisane que nous venons de créer : Vivre Issy Pleinement, pour l’ancrer dans le paysage politique isséen qui manque beaucoup de citoyenneté.

Rendez-vous très prochainement sur notre site pour le deuxième entretien de notre série exclusive, avec Jean-Baptiste Bart, élu Vivre Issy Pleinement !

Une réponse

  1. Baudry dit :

    👍👍

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